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Le Monde de d'Artagnan
14 mai 2012

Les 3 mousquetaires assurés par la MAAF!!!

Un article bien sympathique qui nous l'espérons ne sera pas prémonitoire!

 

Brassé, pas secoué
Par François Forestier 12 mai 2012 sur http://cinema.nouvelobs.com/articles/18305-brasse-pas-secoue
© Gaumont Columbia Tristar Films

© Gaumont Columbia Tristar Films

Mots-clés : james bondgalaheinekenmartiniMadoff

Hérésie suprême : James Bond va troquer son Martini dry pour une Heineken. François frôle l'ulcère…

Le placement de produits est l’avenir du cinéma. Imaginez : des commerciaux courent les plateaux, et offrent des sommes folles pour que Blanche-Neige soit plus blanche avec Omo, que Dark Vador garde son noir profond avec Tide la lessive qui vous comprend, que les Tudors boivent du whisky « Black & White » en ricanant, et que bébé Jason Bourne soit langé avec des couches-culottes Pampers super-absorbantes-de-la-mort.

Dans les films, il y a toujours un moment sympathique quand on découvre que Jeanne d’Arc se brosse les dents avec Colgate (on se dit : « Tiens, c’est comme moi »), qu’elle mange de la purée Mousline (comme ma voisine) et qu’elle lit « Gala » (comme ma femme, ma mère, ma tante et ma sœur). Le placement de produits est une façon habile de rapprocher les héros de nous, de les rendre accessibles, bref, humains. Au fond, c’est un bonus artistique.

Ainsi, j’apprends que James Bond, dans son prochain film, ne boira plus de Martini frappé (en anglais : « Stirred, not shaken », traduisez : brassé, pas secoué), mais de la Heineken. Alors là, permettez ! Je dis stop ! Je proteste ! Le placeur de produits est malfaisant ! Le publicitaire vire sournois ! Il y a abus, dérive fatale, bavure XXL ! C’est l’affaire Dreyfus again, l’iniquité flagrante ! La paix de Münich ! L’escroquerie de Madoff ! Le traité des Cateaux-Cambrésis ! 007 se gavant de houblon entre deux créatures ? Soulevant la chope juste avant de flinguer Goldfinger ? Vêtu d’une barboteuse en cuir à la Fête de la Bière, flattant la coupe d’une gretchen à Münich qui lui sert un baquet de mousse ? Courant après un méchant, le ventre plein de Heineken à bulles ? On n’imagine pas. Le Martini dry, c’est chic. La mousseuse, c’est aussi sophistiqué qu’un salami en tranches avec du persil. J’en déduis que les producteurs de James Bond font la manche, et qu’ils vont chercher des sous chez Lidl. La crise a frappé. Le crash se profile, le Jeudi Noir est à nos portes, le tsunami venimeux arrive.

Tout fout le camp. Bond va s’habiller bientôt chez « Mille Chemises », sa naïade va se nommer Chérry La Redoute, sa bagnole sera une Dacia grise fabriquée en Roumanie, et il se couchera langoureusement avec Zaza Bon Marché dans un plumard signé Ikea. Il battra les tueurs avec un rouleau à patisserie 250gr Kitchen Bazaar, et portera des capotes à goût de framboise de chez Michelin. Fermez les yeux. Ecoutez le dialogue (sous les draps) :

007 : – Dis-moi, Mimi, j’ai une minute, on peut se relaxer une minute, va me chercher une Heineken, brassée, pas secouée.
Mimi Monoprix
 : – J’arrive, chéri, laisse-moi mettre mes mules André.
007
 : – Et apporte les Bénénuts, j’ai la dent.
Mimi 
 : – J’ai aussi des mini-pizzas Buitoni, si tu veux, James chéri.
007 
 : – Ha ha ! Arrête de brasser, viens secouer (elle se jette sur lui, avec ses lunettes Optic 2000, et elle fait comme il demande jusqu’au « top orgasme point G » comme c’est décrit dans les pages centrales de « Elle »).

Que voulez-vous, c’est la fin d’un mythe, la débâcle d’une cosmogonie, le meltdown des valeurs.

007 va devenir bignolo, fumer des Boyard maïs, et licher du Vin des Rochers (le velours de l’estomac), virer Bidochon total. Terminator boira du Byrrh, les Trois Mousquetaires seront assurés à la MAAF, et les Avengers passeront à la Kronenbourg 1664. On n’arrête pas le progrès.

La pub, voilà le grand (James) bond en avant.

 
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